Les super gratte-ciel, luxe dans le ciel ou bidonvilles du futur ?

Les super gratte-ciel, luxe dans le ciel ou bidonvilles du futur ?

Le changement de nos villes est-il inévitable ?

Aujourd’hui, la demande en habitation est plus forte que jamais. Les grandes villes du monde sont en train de construire sans cesse des bâtiments. Indéniablement, les projets de grande envergure fleurissent un peu partout. Par ailleurs, cette forme d’urbanisation est presque indispensable si la ville veut conserver son statut mondial. Par contre, la réalisation à terme de tous les projets de construction changera indéniablement la face de nos villes pour toujours. En parallèle, la pénurie de logements dans les belles villes du monde entier devrait aussi être résolue. 

Concrètement, beaucoup de gens s’inquiètent du fait que si une minorité de riches profite pour promouvoir uniquement le luxe, leurs villes d’accueil subiront des conséquences irréversibles. Comme à Londres ou à New York où les promoteurs rajoutent toujours de nouveaux édifices vertigineux pour répondre à la demande et attirer l’attention des investisseurs fortunés. En effet, ces deux villes sont des exemples de premier ordre en matière d’architecture urbaine. Ainsi, les constructeurs rivalisent en transformant profondément le visage de ces grandes villes actuelles. À ce sujet, la directrice du Skyscraper Museum de Manhattan, Carol Willis a organisé une exposition intitulée  » La logique de la luxure  » afin d’évoquer cette tendance à risque.

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Des innovations architecturales

Visiblement, la forme des constructions varie d’une ville à l’autre. À New York, ce sont les tours minces et hautes qui sont à la mode. La prouesse technologique est rendue possible grâce aux progrès des recherches en matériaux et des techniques de contreventement. De plus, les lois autorisent des hauteurs illimitées dans certaines zones tant que des ratios fixes de surface au sol par rapport à la hauteur sont maintenus. Par ailleurs, les promoteurs peuvent même acheter les droits de développement non utilisés des sites voisins. 

En matière d’architecture, des vues ouvertes et panoramiques sont occasionnées en empilant moins d’appartements par étage au fur et à mesure de la prise de hauteur. Cela a pour effet, également, de réduire la surface du noyau de l’édifice consacrée aux ascenseurs et aux escaliers de secours.

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Des goûts et des couleurs

Si New York affectionne particulièrement les formes verticales très effilées, Londres est toujours à la recherche du prochain design novateur. En effet, la ville londonienne incorpore des formes inhabituelles dans son sillage. Plus particulièrement, ce sont des architectures insolites qui suscitent des surnoms étranges : le Cornichon, le Tesson, le Talkie-walkie, ou encore la Râpe à fromage. Comme le gratte-ciel gris du One St George’s Wharf, la plupart sont des immeubles de bureaux, mais certains sont aussi à usage mixte. 

En raison des formes hors du commun, certaines parties vitrées réfléchissent dangereusement les rayons du soleil et peuvent présenter un problème réel pour les habitants. Dans des cas particuliers, la façade vitrée concentre les rayons solaires pour le projeter vers le sol et peut même faire fondre le bitume. 

Un phénomène international ?

D’un point de vue conservateur, de nombreux londoniens sont horrifiés à l’idée de ce qui va arriver à la ville et son horizon. À l’autre bout du globe, l’Australie n’a pas échappé à cette tendance à l’exception. À Sydney, les deux tours de jardin vertical de Jean Nouvel à Central Park peuvent en témoigner. Selon un haut responsable du travail urbain de Sydney, la ville est bridée par des règles d’urbanisme dépassées. Dans toute l’Asie, de nombreux pays construisent des immeubles impressionnants qui sont des symboles de la prospérité et de l’optimisme de leur croissance économique.

Un bidonville dans le ciel ?

En plus d’être extrêmement mince ou architecturalement innovante, la présence des gratte-ciel est devenue une mode en matière d’urbanisation. Effectivement, les villes actuelles manquent cruellement d’espace aménageable. De ce fait, les ingénieurs se tournent vers la seule option envisageable, soit l’espace vertical. En outre, les critiques de projets immobiliers mettent en garde contre la construction d’immeubles trop proches les uns des autres. Dans le cas des immeubles d’habitations qui se font de l’ombre entre elles, le non-respect de cette règle peut potentiellement créer des bidonvilles en hauteur. 

Si les gratte-ciel sont encore énormément coûteux à construire, l’avantage de pouvoir empiler des hectares sur une surface de base relativement petite est de toute évidence rentable. Si les spécialistes de l’habitat urbain soutiennent que de telles constructions sont nécessaires, les aménagements de luxe sont alors indispensables pour attirer les promoteurs et les acheteurs. En ce qui concerne l’aménagement urbain, des informations indiquent que les projets à usage mixte montent en popularité. Visiblement, c’est un mouvement qui vise à introduire la vie de rue en hauteur, comme des magasins ou un jardin au milieu d’une tour. 

Justement, une prise de conscience s’est révélée dernièrement au sujet de l’accès à la verdure et à l’air frais. Ce phénomène se distingue plus particulièrement dans les régions tempérées ou particulièrement chaudes. Notamment, des architectes ont conçu des jardins du ciel et des murs verts en hauteur. Comme des ponts sous forme de grappe qui relient des tours, Singapour est incontestablement l’un des leaders dans ce domaine.

Des placements incertains

La Porsche Design Tower de soixante étages à Miami a été développée en partenariat avec la société allemande de voitures de sport. La tour est dotée d’équipements très haut de gamme tels que des piscines de plongée sur la plupart des balcons. 22 milliardaires, soit environ 2 % du total mondial y ont acheté des parts. En fait, c’est un investissement immobilier exceptionnel de coffres-forts architecturaux, conçus pour plaire aux oligarques russes, à l’élite commerciale chinoise ou aux magnats de l’acier indiens. En cette période d’incertitude politique et financière mondiale, ces derniers peuvent ne jamais être réellement occupés avant que leurs investissements ne soient mis en danger. 

Malgré le soutien de nombreux partisans des buildings, ce genre de pratique financière qui cache les nuages ne solutionne pourtant pas les besoins réels de logement de masse de la plupart des villes. En outre, même si près de 98 % des Singapouriens vivent dans des immeubles sociaux de grande hauteur, ce sont des constructions bon marché et moins attrayantes. Les tours super hautes et super sinueuses resteront la chasse gardée des riches et des célébrités. Toutefois, la réussite des investissements sur les tours immobiliers dépend aussi de divers facteurs locaux. 

À Melbourne, lorsque l’offre en appartements était supérieure à 60 % par rapport à la demande, la baisse des loyers a été inévitable. Dans de pareils cas, les hautes tours luxueuses peuvent être tout simplement de mauvais investissements. Sur le marché de l’immobilier haut de gamme de Londres, le chiffre d’affaires du Shard de Renzo Piano s’élève à 247 milliards d’euros. Avec son hôtel de luxe Shangri-La et la réputation d’être la plus haute tour d’Europe, beaucoup de ses autres étages restent pourtant non loués. Avec des appartements invendus, la perte est alors évaluée à quatre-vingt-deux millions d’euros.