Déclarer simplement ses revenus issus de la location saisonnière

Accrochez-vous : la fiscalité des locations saisonnières n’a rien d’un terrain balisé. Entre subtilités fiscales, seuils à surveiller et avantages à saisir, chaque propriétaire a intérêt à comprendre les règles du jeu avant de mettre son bien sur le marché. Voici ce qu’il faut vraiment savoir pour déclarer ses revenus sans faux pas.

Quelle taxe pour la location meublée saisonnière ?

Un contrat de location meublée saisonnière impose une durée maximale de 90 jours consécutifs pour le même locataire. L’appartement doit offrir tout le confort nécessaire : une cuisine équipée, une literie décente, de quoi rendre le séjour agréable et fonctionnel. On le constate rapidement : investir dans du mobilier de qualité et soigner la décoration booste l’attractivité du logement, et par ricochet, la rentabilité de l’opération.

Les recettes tirées de la location meublée saisonnière relèvent du régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), tout comme celles issues d’une location meublée classique sur le long terme. L’imposition dépend à la fois du montant encaissé et du statut du logement, classé « meublé de tourisme » ou non. Chaque catégorie répond à une fiscalité spécifique, à ne pas négliger pour optimiser sa déclaration.

La location saisonnière peut-elle être exclue ?

Dans certains cas, il est possible d’échapper à l’imposition sur les loyers saisonniers, notamment si l’on loue une partie de sa résidence principale. Ce terme désigne un logement occupé au moins huit mois par an par le propriétaire ou le locataire, sauf contraintes majeures : santé, obligations professionnelles, ou aléas de la vie. Voici les deux conditions à remplir pour ne pas être imposé sur ces loyers :

  • Le montant des loyers perçus doit rester sous les 760 € par an, et il s’agit d’une location à des personnes y séjournant normalement (type chambre d’hôtes, par exemple).
  • Les chambres doivent constituer la résidence principale du locataire, ou sa résidence temporaire s’il travaille en tant que saisonnier, et le bailleur doit appliquer un loyer raisonnable, sans excès.

Taxation des loyers saisonniers et régime micro-BIC

Si vous ne remplissez pas les conditions pour une exonération, deux régimes fiscaux s’offrent à vous : le micro-BIC ou le régime réel. Le micro-BIC permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire sur les recettes issues de la location saisonnière, mais les règles varient selon le classement du bien.

Location saisonnière classique

Pour une location saisonnière « classique », le micro-BIC s’applique automatiquement si les revenus locatifs ne dépassent pas 70 000 € par an. L’administration fiscale applique alors un abattement de 50 % : seule la moitié des loyers et charges reçus entre dans le calcul du revenu imposable. La fiscalité finale dépendra ensuite de l’ensemble de vos revenus annuels.

Location saisonnière avec « Tourisme meublé »

Si le logement est classé « meublé de tourisme », une maison de campagne labellisée, un appartement certifié ou une chambre d’hôtes, le seuil grimpe à 170 000 € par an pour bénéficier du micro-BIC. L’abattement est alors de 71 % : seuls 29 % des recettes brutes seront retenus pour l’impôt. Un levier fiscal non négligeable pour les propriétaires qui respectent les critères de classement.

Quelle est la valeur du régime réel pour la location saisonnière ?

Le régime réel concerne les bailleurs dépassant les plafonds du micro-BIC ou choisissant volontairement cette option. Même si vos recettes n’atteignent pas ces seuils, il peut être judicieux de comparer, car le régime réel permet de déduire l’ensemble des frais et charges liés à l’activité de location meublée saisonnière. Cela inclut notamment :

  • Les dépenses d’entretien et d’exploitation du logement (chauffage, électricité, entretien courant).
  • Les frais liés à la propriété et à la gestion (frais bancaires, intérêts d’emprunt, travaux de réparation, taxes locales).

En location saisonnière classique :

Pour une location saisonnière non classée, le régime réel s’applique automatiquement si les revenus annuels dépassent 70 000 €. Si vos recettes restent inférieures, vous pouvez opter pour ce régime. Mais il n’a d’intérêt que si vos charges déductibles dépassent 50 % des recettes de la location saisonnière, sinon, le micro-BIC reste plus avantageux.

Location saisonnière avec « Tourisme meublé » :

Pour une location classée « meublé de tourisme » ou une chambre d’hôtes, le régime réel devient obligatoire au-delà de 170 000 € de revenus annuels. En dessous, le choix reste ouvert. Là encore, le régime réel est pertinent uniquement si les frais déductibles excèdent 71 % des recettes générées par la location.

Pour plus de clarté, voici un tableau récapitulatif des régimes fiscaux en fonction des niveaux de recettes annuelles :

Régime fiscal pour les locations saisonnières meublées
Recettes < 760 € 760 €, 70 000 € 70 000 €, 170 000 € > 170 000 €
Location saisonnière classique Exonération Micro-BIC Régime réel
Location saisonnière « Tourisme meublé » Micro-BIC Régime réel

La location meublée saisonnière s’accompagne aussi d’obligations sociales pour les bailleurs dont les revenus locatifs dépassent 23 000 € par an. Pour éviter de naviguer à vue, mieux vaut consulter un expert : nos conseillers fiscaux sont à votre disposition pour vous accompagner dans la déclaration de vos revenus locatifs. Prendre rendez-vous, c’est gagner en sérénité et avancer sans craindre le faux pas.

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